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Les Étincelles du Divin
Il y a des instants, dans la vie, où nos sensations atteignent soudain à une telle acuité qu'elles nous laissent pantelants, désemparés. Il nous semble que quelque chose fond en nous, qu'avec une atmosphère plus chaude baigne notre poitrine, que nous sommes meilleurs, plus sensibles, plus aptes à rire et à pleurer. Ces instants-là, on ne les provoque pas. Il est même impossible de les prévoir. Tantôt c'est un soir limpide au bord de la mer verdâtre ou dans une campagne infinie qui détermine le déclic. Tantôt une petite main moite blottie dans la nôtre. Et du coup, pour un temps, la vie prend une autre signification. N'est-ce pas une étincelle du divin qui nous habite ? Les objets s'animent à nos yeux, participent soudain à notre vie, perdent leur aspect banal et indifférent. Nos idées elles-mêmes, nos idées trop nettes, trop prosaïques sur les choses s'enveloppent de brume. Et plus rien de compte que notre fièvre, que l'alanguissement qui nous pénètre, que l'émotion qui nous fait haleter. Ces instants-là sont rares, hélas! Et bientôt les réalités s'emparent à nouveau de nous. Les soucis de tous les jours, avec leur désespérante mesquinerie, nous assaillent. C'est en vain que nous tentons de nous raccrocher au rêve qui nous a ravi, qui nous émerveille encore. Le rêve a fui. La chambre n'est plus qu'une chambre banale. Les objets qui nous entourent ne sont plus que des objets plus ou moins utiles, froids et revêches comme les photographies de catalogue.
La fiancée aux mains de glace, Georges Simenon
Ouais, je me souviens... la dernière fois que ça s'est produit, je me noyais dans les yeux d'une Renarde. Depuis, pas grand chose.
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