Si le ministère de l'Éducation me désespère souvent, j'ai foi en l'enseignement quand je vois des professeurs de français entêtés comme Benoît Paquin. Des profs qui refusent de se complaire dans la médiocrité trop souvent cautionnée par le Ministère lorsqu'il est question de l'évaluation du français au secondaire. (Rima Elkouri, La Presse)
Benoît Paquin est professeur à l'école secondaire Jacques-Rousseau à Longueuil. Il aime beaucoup son travail. Mais comme bien des profs de français, il aime beaucoup moins la stratégie de nivellement par le bas souvent adoptée par le Ministère.
«Il y a des limites à la médiocrité.» C'est ce que s'est dit ce prof quand il a appris que les finissants de cinquième secondaire avaient droit, depuis le printemps 2010, à un nouvel examen ministériel aux exigences réduites. La rédaction d'un texte argumentatif étoffé avait alors été remplacée par la composition d'une simple lettre ouverte...
* * * * * * * * *
Ou celui d'Ariane Lacoursière :
Soupçonnant que la nouvelle épreuve uniforme de français de cinquième secondaire, imposée depuis juin dernier par le ministère de l'Éducation (MELS), était trop facile, un professeur de la rive-sud de Montréal a fait passer cet examen à ses élèves de quatrième secondaire le mois dernier. À sa grande surprise, la majorité de ses jeunes, qui ne maîtrisent en fait que les compétences de la troisième secondaire, ont réussi haut la main l'examen ministériel.
«Mes conclusions vont au-delà de ce à quoi je m'attendais. Le nouvel examen de cinquième secondaire a été réussi facilement par plusieurs de mes élèves qui n'avaient qu'un bagage de troisième secondaire... J'ai prouvé que la nouvelle épreuve est beaucoup trop facile», explique Benoît Paquin, qui enseigne le français en quatrième et cinquième secondaire à l'école secondaire Jacques-Rousseau à Longueuil.
En septembre, M. Paquin a demandé à ses nouveaux élèves de quatrième secondaire de composer un texte explicatif, comme ils ont appris à le faire en troisième secondaire, et d'y ajouter «un peu d'opinion». Il a d'abord corrigé ces textes en utilisant la grille de l'ancienne version de l'épreuve uniforme de français. Ses élèves ont ainsi obtenu une moyenne de seulement 57%.
Il a ensuite corrigé les textes de ses élèves en utilisant la grille du nouvel examen ministériel, imposé depuis juin. Résultat: les jeunes ont obtenu une moyenne de 72%...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire