... puis on réalise que tout se passe au mieux. Trop. Que les plans sont concrets, voire conrétisés. Que l'appétit ronfle, en équilibre sur un fil de jours organisés. Un réseau, des connaissances, comme l'embrassade d'une tribu, se sentir partie, rassuré. Une paye régulière, comme un foulard qui étouffe les angoisses. Une sorte de sagesse prétentieuse d'en avoir vu d'autres... "T'en fais pas, tu l'sais que ça s'arrange toujours". Et ça s'est arrangé. Presque trop. CPas comme tu le souhaitais, bien entendu; ce serait trop facile. Mais comme un scénario bien rodé quand même. Plate mais bien rodé. Qui refuse de déranger. Comme une place déterminée dans le garde-robe pour chaque objet, chaque pochette pour le moindre souvenir. Comme si l'espace de vie refusé t'étais accordé; au moment où tu ne le demandes plus. Il est là. Comme les évidences. Comme l'amour à l'aube, au travers du fumet de café et du bruit des touches sur le clavier. On t'accorde rien du programme, mais le spectacle se tient tout de même. Absence de genre. Musique improvisée dont ta survie s'abreuve des spéculations. Qui tire les ficelles ? Y a-t-il une force, une gravité, un horizon ? La route est sans direction. Statique, elle devient confortable et on te remet en mains propres les graals de tes quêtes perdues. Pas les mêmes, bien sûr, comme je disais, mais d'autres, qui n'ont rien du flamboiement initial, mais savent malgré tout se révéler goûteux, intéressants; surtout qu'on t'a remis une paire de lunettes colorées, te conseillant fortement de te les enfourcher sur le nez. Et il semble que ça fonctionne. Plus tu colabores avec la couleur, plus on t'en fais voir, plus on peint l'ombre de tes pas. Et les accidents devient dociles, moëlleux, adoptent la grâce d'un sourire de femmes alors que jadis tu t'escrimais de haines et les poings de l'impatience se mesuraient à tous les murs. Aucun ne devait rester dressé ! Et tu te retrouves assis, vaincu par les grincements astraux que tu combattais, endormi et paisible sous de filandreux chants de sirène. Sans trop comprendre ce qui s'est passé. En... paix ? En... dormi ? Enlisé dans l'action et le tourbillon du cadran peut-être ? Avec des allers-retours comme des hésitations de pas, quand tes projections se savouraient comme la papille adolescente se noyant dans une pizza. Et la femme ! As-tu plus compris ?... Non. Compris n'est pas le terme. Par quels apprivoisements invisibles le rapprochement s'est-il opéré ? Le lointain mystère décore maintenant plusieurs murs de ta vie, presque banalement. Comme un miracle au quotidien. Sans rien comrpendre. Juste apprécier. Comme les jours qui nous sont comptés et dont on ignore le nombre. Comme les lieux qu'on ne foule plus, qu'on foule et foulera peut-être. Les destins croisés, tissés à l'emporte-pièce. Comme les surprises qui parfois existent, quand on laisse les heures imaginer pour nous et qu'on constate, ésotérique, que décrispé, on flotte drôlement mieux...
Mais par rapport à l'art et c'était l'interrogation première, ce relâchement, confortable, interdit-il à la cored autrefois tendu d'émettre le son d'autrefois, quand chaque coup d'archet engendrait la dissidence, la révolte et parfois, aussi, la musique ? Quand le délire devient refuge, hameau contre l'intolérable et l'insoluble, lorsque le monde n'était pas un spectacle à contempler, calé dans le siège de l'indifférence, ou du détachement, mais un problème à résoudre dans l'heure qui suit ...
Et ce confort tant prisé, parce que si longtemps illégal, est-il le même que celui du radeau insouciant qu'un courant sournois guide vers l'ultime cataracte ?
Je m'apprête à manger une pointe de pizza avant même d'avoir ressenti la faim...
vendredi, mars 14, 2008
...tranche de réflexion...
Publié par
Coyote inquiet
à
4:52 p.m.
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