La poussière, la grisaille. De trop longs silences. L'imperceptible chuchotement des choses. Qui ne se passent pas vraiment. La tentative ininterrompue d'éclatement des égos, pathétiques planètes de la suffisance. Les dunes figées de la bêtise sur l'immuable banquise. Un hiver qui n'en finit plus. Un coup de blues dans le nez. Des rencontres rêvées disparues, promesses parfumées dissolues dans un brouillard matinal pour unique révélation. Les années enfouies. Les espoirs irrisés, éclatés comme des bulles au vent. Travailler comme un tic. Toc. Tic, tac. Le pied tétanisé sur l'asphalte terne. Les fleurs poussent peu dans ce long corridor de bitume à l'arrière-fond brumeux. Être ailleurs. Partir. Où ? Évaporée la goûteuse joie du retour. L'agora de ta vie dépeuplée de ses faunes gloussantes. Comment ne pas ternir quand toute couleur s'oxyde au fil d'une mécanique horaire implacable ? Les surprises anticipées n'ont eu de surprise que leur absence, tel des échos craintifs bondissant en chute sur les parois trop lisses des canyons obligés. Et tombe tombe le mercure au thermomètre du possible, espoirs forcés d'atterir sur un miroir de glace ! L'heure a tourné. Le wagon est passé, locomotive à la toux sèche. Incision stainless et sans fin sur l'épiderme des paysages échappés.
Des siècles d'expérience engloutis, et, d'un mouvement monotone, choir, suprêmement démagnétisé, la moindre formule magique résignée, mastiquée dans la méticulosité par la psalmodie des pneus.
Liberté héroïquement conquise et, grotesquement, en combinaison maladroite, barboter dans le vide sidéral
seule et inepte réplique
au big bang immémorial de tes espérances.
vendredi, mars 28, 2008
Passage à vide
Publié par
Coyote inquiet
à
11:49 a.m.
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2 commentaires:
...ouin...
je sais pas pour toi, mais moi, la psalmodie des pneus, ça me remonte le moral...
Pas moi ... :o\ Pas aujourd'hui en tous cas.
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