jeudi, août 24, 2006

Fait le tour ? - crise de deux ans

C'est drôle hein, mais on dirait qu'on a fait le tour à un moment donné... Dipat qui s'est envolé, Cath aspirée par la réalité, Kali qui ne billette plus qu'une fois tous les temps en temps, Dickner qui part en vacances, Lady en route vers un Paris bien concret, tangible...

On dirait qu'après un bout de temps, on a fait le tour. Le tour de soi. Le tour de sa vie. De ses expériences, de ses amitiés. On se prend à radoter, à se répéter. Nos propos peinent à se renouveller parce que nos expériences elles-mêmes sont redondantes. Notre vie est une longue redite. Après tout, elle ne change pas tous les jours ! Normal qu'il y ait une certaine continuité. Et puisque le blogue est avant tout une expression de l'égo, un mode d'évacuation d'un trop plein de "je" la plupart du temps (dans mon cas du moins), qu'il tient d'abord et avant tout du journal que d'une construction littéraire plus planifiée, organisée, élaborée... calculée, bien il s'épuise, s'étiole. La nécessité s'effrite. L'urgence s'attiédit. (Tiens ! parlant de redites !...)

On dirait qu'il se passe une crise, un essoufflement après deux ans. Lassé de la mise en scène du "je", il faudrait passer à autre chose. Sauf qu'on n'est pas tous journalistes, passionnés par les grandes migrations planétaires, l'interminable et exaspérante chicane de famille chez les Abraham, l'eau des piscines de Laval ou l'exclusion de Pluton du nouveau G8. Bien beau être lassé d'un sujet, pas une raison non plus pour s'élancer sur tous les objets de l'univers ! De toutes façons, les passions ne se forcent pas, ni ne se feignent. Que reste-t-il comme solution ? La pause; ou l'arrêt. Peut-être renaître sous une autre entité qui redonne un nouvel angle à ta réalité, du moins à sa mise-en-scène... Ou passer à autre chose. Retourner à un bouquin, un ouvrage plus sérieux, comme Racoon l'a fait avec pertinence, sagacité. Peut-être juste ralentir le rythme, attendre patiemment que l'événement se produise et ne parler qu'alors; épier, chasser l'étonnement pour ensuite en partager la viande ?... Hé, no se !

C'est juste une constatation, comme ça, pendant une journée d'éclaircies stroboscopiques, sur le bord du Fleuve... Les couples ont leurs crises, des caps paraît-il plus difficile à franchir. J'ai souvent entendu parler du cap des sept ans. On dirait que le même phénomène se produit chez le blogueur après deux ans : un essoufflement, un basculement vers la routine, une perte d'émerveillement... On s'habitue au médium, on se blase ? Peut-être qu'à l'instar de l'écriture d'un journal, on finit juste par se tanner de sentir nos pets ou de se scruter le nombril...

Surtout que, de l'autre côté, la vie, elle, est pas mal prenante.

Anyway, parler pour parler...

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