vendredi, août 04, 2006

Entourloupe parigotte

On a finalement opté pour le Café Kriegoff. Terrasse et air tiède, comme à Paris lorsqu'on allait bouffer au Père Fouettard.

- Allez-y, ce que vous voulez, table d'hôtes ?

Ben non. Bien trop comme à Paris, comme en France... Monsieur veut de l'exotisme, Thierry veut goûter à l'"Amérique profonde", Monsieur veut un... hamburger !

- T'es sûr, man ? yink un hamburger ?... Sûr sûr ?!...

J'ai eu beau insister, Thierry ne rêvait que de Steak haché et d'une bonne bière.

- Ah non ! pas du vin ! b'alors là, pas du tout !

- T'es sûr ?! Sûr sûr ?!...

Heureusement, Delphine était en appétit pour du saumon, du gravlax en fait. Mireille et moi on feelait plus... viande. Elle un steak, moi une bavette quelque chose à l'échalotte noire, non grise... Mmmmm... Surout qu'en plus des travaux de terassement, je me suis tapé la piste cyclable au complet encore une fois, soixante-dix pompes et un quart d'heure de longueurs dans une piscine publique à Lauzon qui nous fait des clins d'oeil quand on passe en vélo tout près... C'est génial des fois ce coin, je trouve. Piscine gratuite pas trop bondée; presque vide en fait. Quelques enfants surexcités, juste ce qu'il faut de vie, vue sur les Laurentides, Charlevoix, vent qui te sèche doucement avant de renfourcher ton canaçon métallique... Bref, rendu à l'heure française du souper, j'avais faim !

On achevait et je voulais leur offrir de prendre du dessert, café ou thé, puis, tout juste servis, Monsieur m'a demandé en apparté :

- Tu sais où sont les toilettes ?

- Euh non, t'as yink à le d'mander à la serveuse ou au comptoir. Probablement en bas...

Et il s'en est allé... payer. Le sacrippant !

Revenu en hypocrite, comme si de rien n'était, alors que j'attendais que la serveuse revienne avec la facture, attendais, reluquais, fouinais au loin en plissant les yeux, m'interrogeais sur son retard... Jusqu'à ce que je me décide et aille la rejoindre.

Bordel de merde. Maudits Français ! Les rois du baratin. Je me suis fait avoir comme un enfant d'école. Encore.

Heureusement, ils m'ont laissé offrir les bières et le scotch au Fou-Bar...

Et c'est en sortant qu'on a vu Fabienne, une poétesse de Natshquan que je n'avais pas revu depuis vingt ans et qui nous a déblatéré ça pendant un bon quart d'heure, eux, les yeux grands ouverts comme des enfants, enchantés par ses propos, son accent, sa chaleur humaine, sa gentillesse et son bagout, la spontanéité de cette rencontre sur le trottoir dans les bras tièdes du soir...

Il y avait de la magie dans l'air, hier.

Si la vie pouvait toujours être comme ça !

4 commentaires:

l'élogieuse des mots a dit...

Belle soirée!! j'aime bien l'atmosphère du café Kriegoff, surtout la terasse.. c'est chaleureux, intime et très sympa.... tu me donnes le goût d'y retourner ;p

Coyote inquiet a dit...

Et la bavette quelque chose à l'échalotte grise y est très bonne

Kayou a dit...

Ce brave Thierry s'est donc initié au yink? J'avoue que j'adore le hamburger au yink, ça change du yack. J'espère qu'il a goûté à la poutine au kossessa de Kantess, et à la fameuse guédille kessafela de Ousséksajou.

Num a dit...

J'adore passer des soirées avec des amis Français !! Ils sont curieux et veulent tout savoir !!!

Ça l'apporte un autre point de vue.