jeudi, août 03, 2006

Delphine, Thierry & Co.

Bon, ils m'ont téléphoné. De retour de Kamouraska, où ils ont séjourné quelques jours.

- Saaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaluuuuuuuuuuuuuuuuuuuut !

- Saluuuuuuuuuuuuuuuuuut !!!

Je faisais des travaux de terassement, taponnage de grosses roches et de touffes de mauvaises herbes vivaces à l'anglaise.

Hier soir, visite d'un autre couple, un bon vieux pote et sa super copine du Saguenay (que les filles sont belles et ont un bel accent par là-bas !) m'invite à aller prendre une bière en leur compagnie et grignoter quelques pointes des pizzas qu'il est allé quérir après son passage ici pour la famille de sa blonde, qui étaient aussi de la partie. On a jasé, s'est rappelé le bon vieux temps, le génie physique, où on s'était connus, puis d'autres potes disparus dans le brouillard, puis de son horaire de fou d'ingénieur et de celui encore pire de sa blonde, ingénieure aussi, et des projets de décontamination sur lesquels ils bossent tous deux à coups de millions. Et on a tous deux convenu qu'Exxon pouvait bien payer quelques délais supplémentaires, avec ses revenus d'un milliard par jour et de ses dix-treize milliards de profits pour le derner trimestre seulement...

- Pas grave, mon GI-Jean, pour la p'tite semaine supplémentaire qui a débordé du porjet... Torture-toi pas trop avec ça, mon vieux. Tout doux; pas trop dur avec toi !...

Il m'en a débouché une autre, puis m'a offert une pointe d'all dressed. Les bébés, les jeunes de ses belles-soeurs couraient partout autour de la piscine. La p'tite chiâlait ou faisait des risettes à faire craquer le coeur. Toutes les familles heureuses se ressemblent. Je me sentais presque au coeur de la mienne. La même québécitude simple, à la bonne franquette, sans prétention. Maman GI-Jean s'est informée de ce que son rêveur préféré devenait et j'ai bien dû avouer qu'il ne devenait pas grand chose de bien reluisant. Mais qu'il ne baissait pas les bras, qu'il allait continuer. C,est juste qu'il sait comme pas trop là comme dans quelle direction. Pour changer.

- Un peu comme il y a vingt ans, quoi, Mme GI-Jean !...

Elle a dit qu'elle allait prier pour moi. J,ai dit pas de problème. Une bad luck que ça marche !... je l,ai quand même averti que ma grand-mère a déjà essayer la recette pis que les résultats n'ont pas été forts-forts, mais que bof ! si elle a en masse de temps pour tenter, retenter l'expérience, je ne m'y opposerais pas, du moins pas officiellement...

Fait que c'est ça. Maman GI-Jean et Matante GI-Jean font des rosaires et des chapelets pour moi pendant un p'tit bout. Mon frère est passé à ma maison d'Outaouais pour ramasser la réponse de la demande de subvention au Calq. Je lui ai dit d'ouvrir et de me transmettre la réponse. Il ne l'a pas fait. C,est donc que par délicatesse il hésite à me transmettre le trop prévisible résultat. Pas grave. M'y attendais, voyons. Faut pas s'en faire. Les prières vont peut-être marcher pour autre chose, un deux pour un ou prix réduit sur le pichet...

Justement, après nos deux bières et le départ de la marmaille familiale de GI-Jean et de leurs - aussi - ingénieurs de parents Saguenéens. (Du ben beau et bon monde !!! et quel accent trippant !), ben mon p'tit couple d'ingénieurs qui travaillent à fond la caisse depuis des lustres et des lustres, ben il s'est mis à bailler pqrce que les onze heures sonnaient... Il était temps pour moi de disparaître, ce que j'ai fait après les avoir remercié et salué et souhaité à toute leur gang une merveilleuse semaine de camping au Lac St-Jean et de superbes vacacances des plus méritées, reposantes et tout et tout.

Sauf que moi, m'endormais plus... J,ai opté pour une p,tite dernière à l'Université. Beau dehors, fais chaud, l'été est si court. Vais peut-être tomber sur Carcajou, quoique je ne sois pas sûr que ça me tente... Et vu que le pichet n'est qu'à deux dollars de plus que la pinte, ben j'ai décidé d'économiser comme une matante dans les ventes et j'ai choisi le pichet, ce qui je dois avouer, nous donne un air un peu "saff" quand on fige tout seul à une table à regarder les petits couples de vingt ans tout autour... Mais enfin, y'a pas de petits profits, c'est ce qu'on m'a répété dès la maternelle au catéchisme, plus exactement dans l'annexe beauceronne de la libre-entreprise qui le suivait tout juste.

J'allais partir, puis cette fille est venue me parler : Dawn. Aube. de London, Ontario. Venue avec ... presque tous ceux qui peuplait la terasse, en fait ! apprendre, perfectionner son français. Mon âge à peu près. Mariée et mère de quatre enfants, ce qui m'a fait réaliser tout le retard que j'ai pu accumuler... bordel ! quel faux-départ ! Aussi bien rester assis le reste de la course. Bien sec sur le stand de départ, le casque calé et les lunettes bien collées dans l'orbite. Anyway, passionnée de langues, anglais comme français, on en a débattu sur toutes les coutures et exceptions, le versant syllabique et/ou phonétique, les nuances, les transpositions d'esprit à la traduction... Je ne saviais pas que notre langue maternelle fait bouillonner l'hémisphère droit de notre cerveau alors que les suivantes font pomper le sang dans le gauche, comme le langage musical et les maths.... Intéressant je trouve.

On n,a pas vu le temps et, première nouvelle. La terrasse était vidée et trois bouncers venaient nous dire qu'il était temps de partir, puis s'emparaient de notre table de plastique et de nos chaises, les dernière d'une terasse devenue entre-temps déserte.

- Ben c'est ça, à la revoyure, un de ces jours, smac smac !

Je bossais tout à l'heure sous le soleil quand...

- Saaaaaaaaaaaaaaaaaluuuuuuuuuuuuuut !!!

- Saluuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut !

On a convenu de se voir plus tard. je leur dois toute une traite. C'est les fêtes de la Nouvelle-France ici à Québec. Ils vont voir ça. Je ne sais pas si je passe les rejoindre, puis les sors au resto... mais lequel ??? Je n'ai aucune idée. Je ne sors JAMAIS au resto. Je ne m'en tiens qu'aux apéros - faut choisir dans la vie... Donc : OÙÙÙÙÙÙÙÙÙÙ??????!!!!! Ou encore je les invite pour un "barbe-cue", mais là je dois faire mariner la viande... Comment, quelle recette ? quelle viande ? qu,est-ce que je leur prépare ? C'est qu'ils ont les goûts raffinés, mes p'tits amis d'outre-Atlantique ! Et je veux pas les inviter pour quelques beurrées de beurre d'arachide et du postum à la chicorée non plus... Bon, faut que je réfléchisse à tout ça... Tiens, un tartare de saumon peut-être ?... Quel vin ?

Merde ! dommage que je n'aie plus accès à mes montagnes d'arthropodes !

En plus, y'a le Carcajou qui vient d'appeller.

- Hèye, j't'avec Porc-épic. On descend à Québec pour les fêtes de la Nouvelle-France, tu viens-tu nous r'joindre ?

- Mpfff ! Que nenni. Mannants ! Allez au diable, pauvres bougres ! Dans mon giron, je ne côctoye plus que la noblesse de la Cour de Paris ! Ouste, paysans ! Entendu que je risque tanct tôt de vous croiser dans quelque auberge mû par une guigne malheureuse. Disparaissez et cesser toute parole que je soicts contrainct d'ouïr par la corne de cette invention du malin !

Bon ben, c'est pas mal ça.

3 commentaires:

PatB a dit...

NOUS VOULONS DU PAIN!

***

Hé hé. Ça veut dire quoi "saff"?
Toi et tes termes des années 70...

;-)

Mamathilde a dit...

C'est un très joli billet cela. Qui se lit comme on boit un petit verre de rosé, sur une terrasse en été.

Coyote inquiet a dit...

Saff : pig, gourmand, qui garde tout pour lui, ne partage pas et en plus rote bruyament... Vois l'topo ?

Thilda : me'ci Mamezelle !