mercredi, février 22, 2006

Arts et métier; index majeur

Rétrospective angoissante de la somme des jours. On fait le point un matin, et on réalise qu'on n'a pas fait un foutu pas. Ou aucun dans la direction qu'on souhaitait prendre... C'est pas tragique. La vie continue. Autrement. C'est une coupe de cristal dans laquelle on n'a juste pas l'occasionde boire, non appropriée au pique-nique rustique auquel nous sommes conviés. On survit. On bouffe. On trouve toujours un endroit o(u) dormir. Un prochain contrat. Un nouveau jour qui se lève et une lune pour rebondir sur la neige comme un enfant excité devant nos yeux estomaqués. Il y aura des paroles, des rires, des verres entrechoqués, des baisers probablement et des caresses les yeux dans les yeux, la main dans la main. De la sueur satisfaite ou des sacres en traffic. Des cris d'enfants. Peu importe, tout continuera, par le réel emporté. N'importe comment. En totale obéïssance à ses sautes d'humeur. N'importe comment - sauf en accord avec le plan, le rêve. C'est la loi du quotidien, peut-être celle-là même de la vie...

Le monde a besoin de steaks bien hachés, d'autobus, de pratience de maternelle, de visseux de visses et de ceux qui les forgent. On doit calculer l'économe, vendre des disques et téléviseurs, réparer les ordinateurs, assurer les autos, les couples avec ou sans enfants; la vie.. Il faut des spécialistes pour la détruire aussi, des techniciens de la maladie qui décomptent les capsules, il faut des arbitres de l'inconscient, et des haut-parleurs civiques qui téléscriptent les catastrophes, des pros du relationnel qui l'emportent aux élections et des portes-étendards de nos accoutumances. Des hommes-sandwich qui crient marketing la une de nos désirs et des observateurs de trottoirs qui croquent le mouvement de foule. Il faut des surfeurs au torse bombé, des naïades pour shampoing ou pièce griffée et des immigrés pour les tailler. On veut des éditeurs, des recettes et des best-sellers, des journaux parfaitement pliés qui tachent les doigts d'encre. Ça prend des pompiers qui sirènent et aiment bien De Suza, qui n'ont pasle vertige et dorment de jour comme de nuit; des mécanos et des cols bleus deux par deux bien rigoleux. On doit tourner les éprouvettes sur la flamme bleutée, inoculer les bébés, gérontoscoper l'agonie. Il en faut pour récolter les médailles et sourire à la caméra; d'autres, pour cueuillir les asperges et les courges. Il faut signer les chèques avec des plumes énormes et manger cholestérol en riant gras (ou santé sur Mont-Royal). On peut vendre, acheter ou faire fortune en donnant, donnant. On doit rouler des bagnoles et stationner en reculant des vannes de bière, tirer la chaîne des locomotives -toot toot ! - ou barrer les paquebots géants dans les chenaux. On vous forme aussi pour atterrir les jets, larguer les bombes ou fomenter la révolution - inch allah. Inventer une crosse internet n'est pas à dédaigner non plus, tout comme bougonner le système de son pouce vert. Programmer un monopole vous octroiera la gloire. On peut tout faire !

Vous pouvez devenir n'importe quoi au royaume des sens; you really are free to chose any of these !

Mais en aucun cas ne soyez jongleur de rêves ! Au risque de devoir vous nourrir d'air...

2 commentaires:

traitdejupiter a dit...

C'est en tout cas un très beau jonglage de mots, beau texte, vraiment!

Coyote inquiet a dit...

Thanx ;o)