En 2008, j'ai communiqué de façon répétée avec la direction de Radio-Canada, mon ex-employeur, pour proposer une extension des concepts Web 2.0 autour desquels s'articulait mon projet de maîtrise, soit ma plateforme de création littéraire collaborative wikifiction.ca , à une série de télévision que supporterait la plateforme Web de la société d'état et qui pourrait prendre diverses formes et faire appel à la participation du public de diverses façons, comme vous pouvez le constater à la lecture des courriels suivants.
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De:
DENIS@yahoo.com
À:
DENIS@yahoo.com, denis.francois.doyon@videotron.ca, denisdoyon@hotmail.com, denisdoyon@yahoo.ca, doyon.denis-francois@courrier.uqam.ca, geronimo_63@netzero.net, Jerome@yahoo.com, swanpr@gmail.com
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Bonjour Monsieur Hellio,
Suite à une discussion avec Madame Aida Zenova et Monsieur Soleiman Mellali au cours de laquelle je leur ai bièvement présenté mon projet de maîtrise en multimedia (plateforme de création collaborative www.wikifiction.ca) et fait part de mon idée d'étendre le concept à un téléroman web ou télé auquel contribuerait directement le plublic de Radio-Canada via une interface incluse dans son site web, ceux-ci m'ont vivement conseillé de vous en faire directement part. D'autant plus que, tel que vous le constaterez à la lecture du courriel que je joins en document attaché, j'ai déjà présenté ce concept Web 2.0 à Monsieur Lafrance et qu'on a jugé pertinent de le rediriger vers la direction des services numériques. Peut-être en avez-vous même déjà pris connaissance ou eu vent ?
Voilà donc, si jamais vous trouviez le concept intéressant et souhaitez discuter avec moi des formes qu'il pourrait prendre, j'en serais enchanté, tout comme m'enchanterait la perspective de participer à la réalisation d'un projet de cette nature.
Je travaille pour le moment au soutien informatique de la TVF et vous pouvez me joindre au #7474.
Salutations distinguées et bon après-midi.
Denis-F. Doyon
denisdoyon@yahoo.ca
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De:
Sylvain@yahoo.com
À:
DENIS@yahoo.com
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Bonjour monsieur,
Nous nous excusons d'avoir tardé à répondre à votre envoi. Au nom de monsieur Sylvain Lafrance nous accusons réception de votre courriel dans lequel vous nous faites part d'une idée de projet Web 2.0. Nous l'acheminons à notre direction générale Internet et Services numériques, qui sont nos experts dans ce domaine et qui apporteront un suivi approprié.
Nous vous remercions de nous avoir fait part de votre idée. Veuillez recevoir, Monsieur,
nos plus cordiales salutations.
Johanne Malats
adjointe exécutive
bureau du vice-président principal
des services français
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>>> DENIS FRANCOIS Doyon 2008-07-24 15:44 >>>
Bonjour M. Lafrance,
Tout d’abord, permettez-moi de me presenter. Je me nomme Denis Doyon et travaille depuis un an pour les TI (support TVF - #7474) sous la supervision de Claude Chauvin, Hélène Michaud et de Monal Brassard. Je suis sûr que l’un comme l’autre vous confirmeront le sérieux et le professionnalisme dont je fais preuve dans mes fonctions actuelles à Radio-Canada. Je vous signale par ailleurs avoir passé avec succès la batterie de tests permettant d’intégrer la banque de journalistes potentiels de la maison, concours qui s’est ouvert en septembre dernier et auquel j’ai participé. Je n’ai pu accepter de travailler à temps complet dans l’équipe du soutien-tvf cet été, car je termine une maîtrise en communication à l’Uqam et il me faut deposer mes mémoire et projet avant la fin août; je devais donc consacrer mon été à la conclusion de mon mémoire-production en multimedia et de son document d’accompagnement. C’est de ce projet et des potentialitiés qu’il laisse entrevoir dont je souhaite vous entretenir…
Fortement influencé par la vague Web 2.0 qui déferle dans l’Internet et mon intérêt pour la création littéraire et artistique (j’ai aussi publié un roman de 350 pages en 1999), j’ai configuré à partir d’un noyau Joomla une plateforme Web (php/MySql) permettant la creation collaborative, principalement littéraire et cinématographique, scénaristique plutôt. Ma plateforme offre aux membres de cette communauté de créateurs d’interagir sous deux modes différents, soit le mode blogue et le mode wiki. C’est peut-être son seul point original, car l’on trouve une multitude de plateformes et projets blogue, et presque autant de projets créatifs articulés grâce au wiki sur la toile. On n’a qu’à penser à Wikipedia, We are smarter than me (MIT Boston), Wikipen.org…
Je viens juste de mettre en ligne ma plateforme; si vous souhaitez vous en faire une idée plus précise, vous n’avez qu’à vous rendre à www.wikifiction.ca (je vous ai créé l’utilisateur slafrance (pass: slafrance) : vous devez vous enregistrer pour accéder à la partie wiki du site, si jamais vous souhaitiez explorer son fonctionnement). Il ne s’agit que d’un projet de maîtrise réalisé à l’arraché par un étudiant en communication avec divers outils Open Source, ne l’oublions pas; non de l’oeuvre achevée d’une équipe multimedia (comme celle des Nouveaux Médias), voire d’un programmeur aguerri.
C’est dans l’extension de son concept de base que mon projet pourrait révéler d’intéressantes potentialités… Imaginez le même concept repris par une maison comme Radio-Canada, dont les capacités de production et qualité de réalisation ne sont plus à démontrer... Un téléroman dont le public est l’auteur… Un concours hebdomadaire ou d’innombrables plumes à ce jour inconnues ont la chance de voir une ou plusieurs de leur créations produites et diffusées… Un genre de La vie, la vie (ou peu importe) en perpétuelle mouvance, construction… Thème défini, voire personnages préalablement campés, mais une multitude de développements imprévisibles décidés par un auteur multiforme… Une sorte de tableau impressionniste de notre époque qui se construirait aplat par aplat, épisode par épisode, mais où chacun d’eux obéïrait aux lois du récit et dont qualité et contenu seraient tout de même supervisés par une équipe “éditoriale” parrainant le projet… Ou encore un projet du genre concours, où chaque épisode est un court-métrage, une entitée complète en elle-même, mais qui révélerait semaine après semaine de nouveaux univers des créateurs d’ici… Un terreau de trouvailles et de découvertes, une pépinière de jeunes talents indifférents à la distance physique, la position géographique parce que réunis grâce à un nouvel outil de travail web…
Bref, le concept peut adopter diverses formes. Il peut aussi être adapté au jeune public de Radio-Canada en permettant la construction collective d’une fiction jeunesse, par exemple. Ce pourrait encore être un téléroman dont le vote du public détermine la direction qu’empruntera l’histoire, le comportement qu’adopteront les personnages… Le principe premier interpelé est celui d’une communication directe, d’une intervention du public dans le processus créatif au même titre que la mise en ligne de contenu par les blogueurs dans la blogosphère…
Je crois que l’emprunt d’un concept néomédiatique aussi répandu sur le Web dans un processus de production fictionnelle plus classique comme celui d’ordinaire utilisé dans les productions de la TVG relèverait indiscutablement de l’audace et risquerait fort de surprendre agréablement le public de Radio-Canada, surtout le jeune, imbibé de culture internet. Je suis convaincu qu’une production à ce point novatrice attirerait sur elle de nombreux regards et accentuerait l’aura dont jouit déjà la société auprès de sa clientèle et des autres diffuseurs. Qui plus est, le producteur serait dans une position de choix pour le repérage de talents exceptionnels : une pareille vitrine, jumelée à un cachet d’habitude hors d’atteinte pour de jeunes auteurs peu connus ou inconnus, ne manquerait certes pas d’accorder à l’entreprise d’écrire un épisode tout le crédit nécessaire pour générer sérieux et motivation dans leur esprit. Qui sait ? le pari pourrait rapporter à tous ? Innovation, contact accrû avec une réalité de plus en plus éclatée et multiple, complexe, “démontréalisation” du discours fictionnel télévisuel, découvertes de nouveaux talents, propositions de nouvelles formes… - du côté du diffuseur; visibilité, dividendes, reconnaissance, moyens accrûs, expérience professionnelle… - du côté des créateurs. J’ai évoqué une série télévisée, mais ce pourrait tout aussi bien être une série diffusée exclusivement sur le web, qu’on suit semaine après semaine sur le site de Radio-Canada, un feuilleton web, si l’on veut, accessible de partout…
Voilà. C’est en gros ce dont je souhaitais vous faire part, l’idée que je désirais partager avec vous. Je sais que vous êtes une personne sensibilisée aux nouveaux médias et fort consciente de l’impact du phénomène Web dans le paysage communicationnel. Peut-être mon idée ne revêt-elle néanmoins aucun intérêt à vos yeux ? Peut-être encore voyez-vous de par votre position ou en raison de votre expérience tous les obstacles ou incertitudes qui rendent le concept non viable ? Peut-être encore quelque chose de similaire a-t-il été tenté ou existe-t-il déjà ?… Bien entendu, j’espère le contraire et souhaite que ma proposition, mon idée plutôt, trouve chez-vous écho et intérêt. Il va sans dire que participer à la mise sur pied d’un projet de cet ordre à la mesure de mes capacités et talents me comblerait de joie et d’enthousiasme.
Je ne suis convaincu que d’une chose, c’est que la démocratisation de la créativité est dorénavant un concept incontournable et la multiplication des blogues ou autres formes d’expression du Web est là pour le prouver : on crée, on commente, on s’exprime, avec ou sans l’assentiment des institutions. Je suis persuadé qu’il doit y avoir une façon de harnacher une partie de ce potentiel créatif (dont une bonne proportion est de qualité) et de le canaliser dans une direction commune, d’officialiser en quelque sorte les nouveaux canaux qu’ont empruntés la créativité et l’expression artistique depuis quelques années. Et ce serait génial de voir un diffuseur officiel comme Radio-Canada endosser un projet prenant cette source de créativité pour assise.
Voilà. Je retourne à mon mémoire (je m’apprête à le commencer en fait…). Il va sans dire que si jamais vous souhaitez discuter davantage du concept que je propose, du genre de projet par lequel il pourrait s’incarner ou de quoi que ce soit d’autre sur le sujet, vous m’en trouverez fort ravi et tout à fait disponible… en autant que vous me laissiez quelques heures pour me rendre à Montréal. Vous pourriez me joindre par courriel ( denis.francois.doyon@radio-Canada.ca , denisdoyon@yahoo.ca ), ou encore par téléphone au 98897987987987
J’espère par ailleurs ne pas vous avoir importuné par ce courriel s’il ne revêtait aucun intérêt à vos yeux. Si ce fut le cas, je vous présente toutes mes excuses pour avoir abuser de votre temps, que je sais précieux.
Cordialement,
Denis-F. Doyon
denisdoyon@yahoo.ca
denis.francois.doyon@radio-canada.ca
Excepté l'accusé de réception de la secrétaire, Madame Malats, je n'ai jamais reçu la moindre nouvelle, le moindre courriel ou téléphone, ni des services numériques, ni de la télévision générale. De personne. Rien.
Quelle ne fut donc pas ma surprise de découvrir il y a quelques semaines, placardé un peu partout dans Radio-Canada et en première page du site Web, ceci : RemYX. Grand battage publicitaire sur le concept novateur magiquement jailli de la réflexion Radio-Canadienne...
D'ordinaire, je tente de ne pas trop bitcher mes ex-employeurs, mais là, je trouve la coïncidence un peu grosse... et, en supposant qu'on m'ait effectivement spolié de mon idée (ce qui, avouez, semble grandement être le cas), l'affront un peu dur à prendre.
Et si par ailleurs, un projet parallèle à celui que je proposais était déjà en branle et en construction, sous la supervision de Nicolas Vachon (l'architecte de RemYx), de Vivavision, pourquoi alors ne pas juste m'en avoir fait part ? Du genre : merci beaucoup pour votre proposition et votre intérêt vis-à-vis Radio-Canada, cher Monsieur, mais nous avons déjà un projet semblable sur les planches à dessin...
C'est drôle, hein, la vie... On dirait des fois que quoiqu'on fasse, quoiqu'on dise, quoiqu'on soit, quoiqu'on donne, ce sont toujours les autres qui raflent le pactole et les honneurs, aux autres qu'on ouvre grand les portes de la réussite.
Bah, le plus important est de garder sauf son honneur. Il est de loin préférable d'être victime d'une bassesse que d'en être l'auteur !
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