Montréal, ce midi, au gros soleil, près de trente degrés. Le coton qui roule paresseusement dans le ciel, comme la mousse sur le bois franc, la neige d'il y a trois semaines à peine, quand je l'ai trouvé en position zen pour l'éternité. Montréal au printemps fulgurant. Quand on part trois jours à Kébek et n'assiste qu'à un zygote de verdure et que tu reviens et la voit, toute verte de jeunesse rapide, les feuilles déjà grosse comme la main, les lilas en boutons, comme une Ben Jonhson sur les stéroïdes, sprinteuse printanière. Montréal, où je n'avais prévu crécher que temporairement, le temps de quelques cours, mais qui m'ouvre les bras, blancs et solennels comme ceux d'une mariée... C'est étrange. J'ai beaucoup à faire, beaucoup à jongler, les possibles comme autant de rappalas lancés en autant de directions... Quel doré mordra ? Où ? Dans l'eau calme de la sécurité ou le rapide des projets fous, des rêves re-trônés ? Et si jongler se faisait par essence avec plusieurs balles ?...
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J'arrive d'une entrevue à Radio-Canne, tout ça grâce à Dipat ! Tous les espoirs sont permis... L'entrevue fut sacrément cool, en tous cas. Mon Dipat, toi, je t'en devrais toute une !
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Je reviens, tiens, en marchant, suant sous un soleil de plomb, dans ma chemise foncée de tech, léché par cette humidité d'été, cette accablante haleine de Montréal en juillet... J'arrête sur Mont-Royal au saussicier, et me tape un hod dog à l'Européenne, comme dans le bon vieux temps, je tombe sur qui ? Démédan et sa ravissante Romane en pousse-pousse. Les risettes et les yeux bleus comme le ciel au-dessus de nos têtes, des éclats de pissenlits, de blé d'août plutôt, dans les cheveux...
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Je dois être dû pour rencontrer de vieilles branches ces temps-ci, tel un écureuil sorti de son trou, car après mon cours à Kébek, je suis tombé sur Ben et Roudoudou, qui m'avaient inspirés des personnages de roman : Ben et Roudoudou, justemement, preuve s'il en est que j'ai décidément une imagination furibonde... On ne s'était pas vu depuis une bonne année ! On en avait long à se dire, les trois, les quatre en fait, car Sylviolon y était aussi et la musique jouait jazz, feutrée et sautillante à la fois, ronde comme ... les rondeurs du saxophone ou de la chanteuse. Évidemment, on a parlé de Porc-Épic la grande partie de la soirée... Comment, quand, NON ! oui... pour de vrai... Pourquoi, merde !? Non, il fallait pas... Quand, comme la dernière fois qu'on s'était vu et revenions bredouille du Ashton parce qu'à cinq heures du mat, on devrait le savoir, c'est fermé ! et qu'on se racontait les derniers lambaux de nos vies en haillons, ou plutôt de nos nouvelles vies dénuées de leurs anciens haillons, le coeur encore chambranlant d'échos, tutubant des discussions précédentes, je lui ai appris mon retour aux études, mon entrée à la maîtrise...
- Ah oui, maîtrise ?!... C'est super ! Finalement, si je comprends bien, à force de te battre contre tout pis de chiâler à tous vents, on a fini par t'accorder un baccalauréat Honoris causa ?!...
Je l'ai trouvé bien bonne. C'est l'humour de Ben. Le genre d'humour qu'appréciait bien et dont était aussi capable Porc-épic...
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C'est la première fois que la mort pose son pied sur le mien, répand son ombre froide sur ma vie. (Bon, y'a eu mon grand-père, mais à 95 ans, on s'attend à ce qu'ils dansent ensemble à un moment donné, surtout quand il est le dernier en piste de sa génération.) Mais sitôt !? En pleine force de l'âge, s'élancer inconsciemment sur la piste alors que les hauts-parleurs entament un slow, ça faut le faire !
vendredi, mai 11, 2007
mtl - kk - mtl - kk - mtl ...
Publié par Coyote inquiet à 1:24 p.m.
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1 commentaire:
Le Coyote inquiet dans le Montréal enchanté, entrain de nous enfanter des mots; des mots immortels sur la Mort, des mots cachés dans son grand coffre-fort; des mots toujours aussi beaux et chauds, des mots qui nous le rendent toujours aussi vivant. Merci.
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