Questions...

- L'arbre fait-il du bruit lorsqu'il n'y a personne pour écouter ? Par extension, Montréal extiste-t-elle quand ça fait des mois qu'on n'en entend plus parler d'aucune façon ?

- Le Boudoir a-t-il fermé ses portes après le 31 mai ? Est-ce devenu un rendez-vous pour joggeurs qui quémandent un verre d'eau à mi-parcours ? Les gens font-ils des push ups sur la tribune près des fenêtres les après-midis de pluie ?

- Les Francofolies, c'était pas en août, ça, avant d'être terminées avant même la St-Jean ?

- Il pleut, il fait chaud, des orages, c'est l'hiver là-bas ?...

- Qu'y fait-on comme activités ces temps-ci ? On reste dans son apparte parce que c'est le luxe ultime qu'on parvient encore à se payer ?

- Il y a toujours des modes là ? Des vents dominants qui soufflent de tant de bouches ? Quelles sont-elles ?

- Et Paris, dans tout ça ? On va fêter la St-Jean encore à la Délégation dans le 16ème ? C'est sur Pergolèse, si je ne m'abuse... (Ah mémoire ! plus trouée qu'un gruyère !...)

- L'été, il était commencé tout à l'heure. Un orage et le mercure chute de 15 deg. Est-ce la fin ?

- Qui est attendu par l'amour au coin de Rachel et du coin Ouest du Parc Lafontaine cette année, la petite blonde avec des dreads et le rasé qu'elle croyait n'être qu'un simple ami ?... Un spectacle à la belle étoile et une crevaison sur le chemin Olstead auront tout bouleversé ses plans...

- Et sur Ontario, la pauvreté a-t-elle aussi accès au sourire en fin de mois cet été ?

- Le manège de Mont-Royal, la parade de St-Laurent, le cirque de Crescent, la pulsation de foule comme une hémorragie libératrice... Ça existe toujours ?

- Les drapeaux du mondial, multicolores comme les peaux qui les les portent, les brandissent : on la joue toujours, cette symphonie chromatique ?

- Et son ciel d'étoiles pâles, il se rebelle encore certains soirs, filant et fracassant d'artifices ?

* * *

Je ne me souviens plus tellement comment était Montréal, les dernières fois où je l'ai vue. Mais bordel que je me souviens des premières fois où je l'ai vue !

C'est curieux : avec la distance, les choses deviennent plus abstraites, d'évanescentes bouffées à l'odeur précise mais momentannée, très loin de la lumière dure d'un midi où on s'écorcha les genoux sur un tronçon de piste cyclable, après avoir traversé la voix ferrée...