lundi, juin 12, 2006

Déficit de 300 000 $ au pageant aérien de Québec...

Tiens donc !...

Y'a pas à dire, je VOULAIS y aller, au pageant aérien de Québec de la fin de semaine du 10 11 juin 2006 , surtout qu'après une couple d'années extrêmement décevantes au Festival de la chanson de Tadoussac (voir billet d'il y a un an) - pas à cause des spectacles comme de l'ambiance générale, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, de celle qui régnait DANS MON TEMPS(...). Un bon mois déjà depuis que je farfouillais dans la brochure qu'on trouvait dans mes p'tits bars préférés... Les Blue Angels de la USNAVY, les Snow Birds de la Royal Canadian Air Farce... oups, Air Force, un F-15 strike Eagle de l'USAF et des Mustangs 1945 de l'USAF (tiens, le site change à tous les 3 secondes...), un C-17 Globemaster, des CF-18 A Hornet, et surtout, pour couronner le tout : Richie, l'incrédible pyro ...

Pour 20 piasses, pas question que je rate ça ! Ça m'appraraissait génial comme façon de perdre 20 douilles et un bel après-midi de juin. Original, inusité, tout à fait différent des 15 dernières années, rigoureusement et exclusivement consacrées au développement touristique de Tadoussac et à l'amélioration de la santé financière du dépanneur blanc qu'on trouve un peu plus loin que le marché AXEP... Sauf que.

J'ai oublié de m'en ramasser un, un de ces p'tits prospectus d'informations ou pamphlets publicitaires...

(Jour 1 du projet Aller au Pageant aérien de Québec qui se déroule du 10 au 11 juin 2006 )

Pas grave : y doivent ben avoir un site internet, une page web. Google. Pageant aérien de Québec... Chou blanc. Pageant aérien de Québec 10 11 juin 2006... Chou blanc. Pagant. Pagent. Pagen. Pagin. Pajan. Pas Jean. Ciboire ! Spectacle d'abord ! Bon... Finis par trouver le site. Oh les beaux Blue Angels ! Oh les beaux Snow Birds ! Sans oublier Richie, l'incrédible pyro .... On est samedi 13h30 ou près de 14h00 (fourteen hundred, Sir !). C'est peut-être un peu serré pour s'élancer sur l'autoroute, traverser les ponts et se rendre là-bas, avec du traffic probablement et du temps de perdu à se parker... Tant qu'à payer 20 piasses, on va essayer d'en avoir pour son argent. Et il pleut comme autemps du déluge. Mais ça, c'est un insignifiant détail pour un Coyote qui veut voir les Blue Angels, les Snow Birds et Richie, l'incrédible pyro ... Ils doivent bien avoir un horaire, sur ce site... Ah ! Voilà ! document .pdf ...
Sauf que samedi, il fonctionne pas, le document .pdf ... Bon, pour s'y rendre, maintenant... Facile, c'est à l'aéroport ! Il y a même une navette qui part du gros stationnement à l'ouest du Peps. Un stationnement de 1000 autos, quand il n'y en a qu'un, ça doit être dur à rater ! Bon, le documeent .pdf ne fonctionne toujours pas, on va téléphoner d'abord. Page d'informations... Voilà : infos. Téléphone... Ça sonne dans une boîte vocale chez Ameublement Tanguay. Oups, j'ai commis une erreur : c'est le gros numéro en bleu qu'il faut utiliser. Téléphone. Ça sonne. Ça répond. Îiîîîîî kbssch ììììììì.... Fuck, un fax ! Maudits fax, ça fuck ! Je te foxerais ça ! Mais focusse, vieux, n'abandonne pas ! Pas si près du but. Réessaye. Îîîîîîîîîîîîîî kbssch ìììì... Lâche pas, on va les avoir ! Drrrrrr...

- Oui allo...

- Ahhhhh, une gentille madame... Bonjour gentille Mademoiselle, c'est pour des informations sur le pageant aérien de Québec...

Là, j'ai rien à dire : elle a été super chouette, professionnelle, presque sexy, et m'a même gentiment convaincu d'attendre au lendemain et de m'y prendre plus tôt cette fois, histoire de ne pas rater les Blue Angels, les Snow Birds et Richie, l'incrédible pyro ...

- Merci Mamoizelle, smac, smac !

(Jour 2 du projet Aller au Pageant aérien de Québec qui se déroule du 10 au 11 juin 2006)

Je dois quand même travailler jusqu'à 13h00 (thirteen hundred, Sir !) . Mais il n'est pas trop tard, d'après les infos que la gentille Mamoizelle smac smac m'a transmises hier, bon ! j'ai déjà raté les Snow Birds, mais il en reste en masse à voir, dont les Blue Angels et Richie, l'incrédible pyro ... Il pleut encore à siaut, mais ça, ça fait des mois ou presque maintenant. On va pas focusser là-dessus. Sinon on ferait rien de l'année. On va aller au stationnement de 1000 places et on va prendre la navette, histoire d'être dans le beat des avions... Je trouve facilement le stationnement - 1000 places, quand même ! Peut-être que même vous, vous l'auriez trouvé... - , me parke et sors sous la pluie battante avec mon imper de marin. Il pleut. Averse. Ça verse ! Les lunettes, les vitres embuées. Bon, et on va où maintenant ?... J'ai beau courir dans toutes les directions du stationnement, j'vois rien : pas de navette ! pas d'abris ! pas de posters, de signes, de rien !... Si un, justement, qui encourage ceux qui veulent encourager le Rouge et Or de l'Université Laval, qui pratiquent sous la pluie (je vous ai dit qu'il pleut ? à siaut !), à porter ... du Rouge... ou du or. Ç'adonne bien : mon imper de marin est rouge pompier, fluo, au cas où on tombe à la mer pendant qu'un autre sur le pont crie : "un homme à la mer !" en nous pointant du doigt, ce qui est impoli vous avez raison. J'attends, cours de long en large entre les autos embuées et perlantes, sens mes pieds se mouiller, se tremper, se détremper, ma patience s'impatienter... pas de navette, d'autobus, de minivan, de train, de soucoupe volante... Rien. Je vais vers le terrain de football - y'a pas à dire, je suis bien à l'ouest du Peps dans un stationnement de 1000 places, le seul dans le coin d'ailleurs, me rends vers les estrades et interroge un quidam :

- Euh, la navette, savez-vous c'é où ?

- Quoi... Kessé ?...

- Euh, la navette, celle qui transporte du monde jusqu'au Pageant aérien de Québec se déroulant les 10 et 11 juin 2006 à l'aéroport de Québec ?

- Aucune idée. Ici c'est du football. C'est le Rouge...

- ... et Or. OK, merci.

Un autre, puis un autre encore. Rien. Nada. Personne ne sait rien sur rien - sauf sur le football; le Rouge et ...

Reviens au parking, rien, rien rien et encore rien.

Bon ben ça va faire ! J'étais prêt à faire ma part pour l'écologie et contre les embouteillages, encourager le transport en commun, mais là ! J'suis déjà presque aussi mouillé qu'en plongée.

Et c'est parti pour l'aéroport !

Avant la grande côte, c'est déjà le bouchon. Merde. Les flics vert-fluos qui font la circulation sous l'averse et l'asphalte et les flaques qui font siffler les pneus - pshhhhh. La côte est bloquée de surcroît - complètement : barrière métalliques et cônes oranges - fluos. Comme mon imper. Hé, on dirait que le fluo revient à la mode !... À grands coups de sifflets, tout le monde vers la gauche, sauf de rares exceptions. Je devine que tout le monde va au Pageant... Merde. Ça me décourage et décide de couper tout le monde pour m'enfuir à droite; j'irai prendre une marche sur les Plaines ou au irai m'enfermer dans un cinéma. N'importe quoi mais pas m'enliser dans le traffic un jour férié.

Je fais un petit bout... Ah et puis merde ! je suis en train de me faire avoir et, si je ne me resaissis pas, non seulement je n'aurai pas été être déçu à Tadoussac, mais j'aurai de plus été déçu ici, à Québec, à cause du Pageant aérien de Québec se déroulant les 10 et 11 juin 2006, et, non content d'avoir manqué les Snow Birds (ce qui est tolérable puisque je les ai déjà vus plusieurs fois), j'aurai raté de peu les Blue Angels, et même Richie, l'incrédible pyro ...

Je vire de bord. C'est mon surnom : girouette. Coyote girouette inquieettte.

Avantage : ça m'a épargné un bon quinze minutes de traffic. Hé, un vrai p'tit malin... Comme un Parisien ! Et en plus c'est pas ma faute... Vous êtes témoins. C'était pas prémédité.

Bon, de grosses affiches indiquent que le pageant, c'est par là. Personne ne monte la côte de toutes façons et les flics envoient 99% du traffic par là, justement. La GROSSE flèche sur la GROSSE pancarte. Peut pas se tromper : c'est vers là. Sauf que.

Ça fait déjà 10 minutes que je roule en surveillant de mon oeil de lynx le décor, le moindre signe, écriteau qu'il aurait pu y avoir et c'est sûr qu'en scannant comme je scanne, impossible qu'il m'ait échappé. Roule encore. Le traffic s'espace, se dédensifie, s'allège, devient... rien. Tout le monde tourne ou va quelque part. Sauf à l'aéroport. Sauf au Pageant. Je reviens sur mes pas; je suis rendu trop loin... je vois bien une barrière de métal, mais personne... Prends une chance : u-turn sur le boulevard. Et retourne à l'endroit. Sauf que.

Ah oui, pas de pancarte, de signe, de flic, d'agent, un peu comme un détour des travaux publiques, où on t'envoie dans une direction à l'infini... Rien d'aucune sorte qui n'indique le Pageant aérien de Québec les 10 et 11 juin 2006. Rien.

Et c'est compliqué un peu comme endroit. C'est en plein milieu... d'un feu de circulation. Et une barrière nous empêche de nous engager dans ledit chemin, ce qui au moins permettrait aux automobilistes qui suivent de ne pas être affectés par notre manoeuvre d'investigation désespérée. Je dis une barrière, mais c'est faux : il y en a trois, en série. Dont la plus éloignée est à 100 pieds. Et, quelle coincidence, c'est la seule où il y a quelqu'un, précisément, à l'autre bout de ma voix qu'abrie de traffic... Et les autos qui semblent utiliser cette route en sortent toutes, dont une ambulance. Ça pas l'air d'être l'entrée. Vraiment pas. Et vu qu'il y a une ambulance qui veut sortir, ben on va décamper.

Je reprends la route vers l'Ouest infini... sauf qu'à un moment, je vois une ou deux voitures s'engager dans un chemin. Je tente ma chance et on aboutis à un quatre chemins où quelques véhicules sont stationnés. Au bout du champs, au-dessus de la tête des arbres, on semble parfois voir un avion ou deux, une manoeuvre...

Je sors. Super : un rayon de soleil; la pluie a cessé. Puis un bruit assourdissant... Super ! Il est 15h00 tapant sur ma montre et j'arrive pile pour le spectacle des.... BLUE ANGELS ! qui devrait être suivi par celui de Richie, l'incrédible pyro ...

Sérieux, c'est quelque chose. Un des gars passe au-dessus de nos têtes à une vitesse près du Mach... Ouf ! le son suit de loin, assourdissant. Des frissons sur les bras. Les gars sont assis sur des bombes ! Ça m'émerveille encore... C'était mon rêve, piloter ces bébelles. L'armée m'a fait changer d'idée; comme Carcajou, d'ailleurs, que j'ai connu à un camp kaki, justement, dans les Rocheuses.

Ç'aurait été mieux sur le terrain de l'aéroport, c'est certain. Les face à face, les manoeuvres de groupe, les formations, c'est pour ce public qu'ils les exécutent, pas celui qui est loin en périphérie de l'aéroport. Mais on a pu saisir de beaux morceaux de vol, assister à quelques cabrioles et acrobaties. Génial ! Probablement quelque chose de phallique là-dedans, mais on s'en fout ! C'était génial quand même.

Bon, il reste Richie, l'incrédible pyro ... et c'est tout. On est déjà rendu 16h00 (Sixteen hundred, Sir !) de toutes façons : ne reste plus qu'une heure encore, et je ne sais toujours pas par où me rendre, grâce à l'exceptionnelle signalisation du Pageant aérien de Québec se déroulant les 10 et 11 juin 2006 ... Ça vaut même plus la peine d'essayer, à l'heure qu'il est. Je viens d'épuiser les derniers soubressauts de ma bonne volonté à participer et à contribuer à l'événement. De plus, j'ai vu les Blue Angels ! Tant pis pour Richie, l'incrédible pyro ...

Ce matin, les organisateurs déploraient le peu de fréquentation de l'événement, le fiasco, le trou de 300 000 $ que ç'avait occasionné et suppliaient les gouvernements d'intervenir. On met ça sur le dos de la pluie.

Moi, ce n'est pas la pluie qui m'a empêché d'y aller...

* * *

Et comment on l'appellera, ce pays, déjà ? Que diriez-vous de "le cirque de Kiri" ou "le festival involontaire de l'humour" ? Ce serait bien, non ?

Des fois, je vous jure : pas trop impressionné par notre sens de l'organisation !...

4 commentaires:

Num a dit...

Wow !! Quel texte Coyote !!! J'espère que ça ta fait du bien !! ;)

Coyote inquiet a dit...

Fait toujours du bien de se défouler un peu. ;o)

Coyote inquiet a dit...

Ben voyons, Harry ! Ça m'arrive tous les jours, des histoires de même...

;o/

Coyote inquiet a dit...

Ben content que ça vous ait plu, Solilesse.

Pas de prob., Harry. Dès que j'ai un moment de libre.