Reviens d'un rendez-vous aux Ressources humaines...
- Euh, Monsieur Coyote, on aimerait comprendre un peu plus comment vous vivez... Où, quand, comment et combien de l'heure, plus exactement ?
- Pas de prob, mon pou-pousse-crayon, m'a toute t'espliker ça. Bouge pas. Assis-toi ben confortablement. C'est parti mon kiki...
Ç'a duré une heure et demie. Avec tous les détails du monde, les dates et la température qu'il faisait. C'est ce qui est pratique, quand on dit la vérité, on se fourvoit rarement. C'est simple. On recroise toutes les version antérieures aux mêmes pages. Des histoires faciles à conter - à l'opposé des menteries superposées... Et, sans blague, le type était plus qu'OK - rien à voir avec d'obtus boubou-macoutes avec qui il m'est jadis arrivé de contempler l'absurde.
Non, ce qui m'a le plus troublé dans cette sortie, ce sont les filles que j'ai vues aux RH. Belles, seules, avec une tristesse dans le regard !... (Perplexe un peu : pas ça 'vous vouliez, finalement ?!...) Je me disais : comme c'est étrange, toute cette distance entre nos univers, cette irréconciliabilité des solitudes qui nous caractérise aujourd'hui... Des univers parallèles, divergents même, à des années lumières de toute forme de rencontre supernovique, de collision stellaire. On vit dorénavant seuls, embarricadés dans les particularismes et les attentes spécifiques de nos genres. On se regarde en chiens de faïence, légèrement curieux, vaguement nostalgiques de cette ère où les continents se frôlaient toujours, survivants balafrés, intrigués puis convaincus à nouveau qu'aucun pas, aucun effort ne mérite d'être fait vers l'autre versant des choses qui trop souvent nous déçut ou nous malmena. Puis on poursuit son chemin la tête haute, ayant esquivé l'humiliation menaçante ou ce persistant écho qui bourdonne encore dans nos mémoires fracturées. Peut-être qu'à force d'avoir trop cherché la perfection qui surviendra, on se retrouve tous avec notre seul reflet...
Tout à l'heure je me suis aperçu qu'il n'y avait pas que des gars qui poursuivent seuls, résignés au prix de consolation de la fierté et de la liberté. Tout à l'heure j'ai vu des filles aussi, qui avaient tout, mais dont le regard criait un manque cruel...
Quel dommage que l'univers soit en expansion et que les galaxies s'éloignent les unes des autres !
mercredi, mai 24, 2006
RH et cosmogonie yin yang
Publié par Coyote inquiet à 3:25 p.m.
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4 commentaires:
Extraordinaire ton texte Coyotte!!! Je n'aurais jamais pu trouver les mots pour l'expliquer comme toi!
Ben thanx, Num !
Bon, tu vois, quand tu t'y mets, les filles ne sont pas si difficiles que ça à comprendre.
Harry : le vaisseau de sauvetage dont tu parles, c'est le bar l'Orage ?...
Mimithilda : comprendre est un bien grand mot...
;o)
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