lundi, décembre 03, 2007

Mais où sont passées les neiges d'antan ?...

Elle tombe, comme une salière renversée sur le un plat du jour. Estompant l'heure et sa suite. Le pas moëlleux du marais, d'enfants astronautes sillonnant l'hyper-ruelle. La même qu'autrefois, blanche et duveteuse, s'agrippant aux heures et aux murs, coussinant les heurts et le dur... comme au temps d'avant, aux temps ludiques et amoureux... Quand la vie promettait justice et bonté à l'ombre des clochers, d'étreintes sororités, des bouquets de réel aux chevelures magnifiques, au lustre de rêve, l'amour sans racine, possible et aérien comme un flocon frais à la joue, multiple et infini, unique et dessiné pour chacun, tempête immaculée de concerts... Tapis pur jamais rongé de calciums.

Où sont passées les neiges d'antan ? Quand les vents étaient berçeuse pour la suite du monde, qu'une chaleur joviale et crépitante s'esclaffait aux bourrasques, même glaciales. L'écho nasillard et réglementaire du courant tournoie sur les parois vides de nos bienséantes solitudes...

Le sol vainct tous les envols. Un matin, toutes les extases furent troquées en de poudreuses transactions. La neige ne goûte plus que corvée sereine. Et tous les horizons se retirent derrière un rideau monochrome.

(* * *

Bon, faut quand même aller pelleter, histoire d'aérer un peu cette bouffée de nostalgie. Et de pouvoir descendre à Québec pour aller donner mon cours demain.)

10 commentaires:

Anonyme a dit...

"La nostalgie ? Ca vient quand le présent n'est pas à la hauteur des promesses du passé."

je dis, s'agit d'ouvrir les yeux et de voir les promesses du présent!

Coyote inquiet a dit...

Très sage, ronde Irlandaise...

Mais t'en fais pas : les mots préfèrent parfois un ton différent de celui du réel.

Anonyme a dit...

Du grand Coyote, comme on espère toujours en lire, quand il prend le temps d'écrire...
Bonne tempête.

Coyote inquiet a dit...

Merci Innée (Galad ? Louve?). ;o)

Anonyme a dit...

mmm le réel

Anonyme a dit...

Innée ? Galad? Louve?, peu importe laquELLE t'a écrit, ELLE l'a écrit, parce qu'elle jouit...de tes mots; c'est que tu manquais " à la pelle ".;-)

Renart Léveillé a dit...

Très beau tout ça, et même un tantinet triste. La réalité comme une chute (de neige) acide termine de marquer la fin, mais il reste une question en suspend : mais où va-t-on?

Coyote inquiet a dit...

Effectivment, Renart, qu'y a-t-il derrière ces horizons monochromes ?

Anonyme a dit...

il y a des aurores boréales, des soleils à découvir, des mots à vivre, des feux à allumer, des coeurs illuminés... des histoires vraies qui ne demandent qu'à recevoir nos couleurs et ainsi faire vivre la magie.

Renart Léveillé a dit...

Bonne question...