vendredi, janvier 06, 2006

Politique

Ouais, on est dans les débats, les réflexions, les démonstrations sur le thème de la politique !... Allez lire Souris et sa situation cocasse. Allez surtout lire André Lemelin, dont je copie ici une partie du discours bulldozer ... (Hèye, j'suis chanceux d'connaître du monde intelligent de même, moi...)

Pourquoi je ne vais pas voter !

De l’indifférence au désaveu

Je n’irai pas voter le 23 janvier prochain et il faut croire que je ne serai pas le seul car, au Canada, la participation des électeurs est en chute libre depuis les années 1960 ; le taux de 60,9 % enregistré lors des élections de 2004 est le plus faible jamais vu au pays. Mais notre croyance dans le modèle démocratique libéral n’est pas la seule à vaciller : à peine 55,3 % des Américains ont exercé leur droit de vote lors des élections présidentielles de 2004 et seulement 57,6 % des électeurs ont participé aux élections générales de 2001 en Grande- Bretagne.

Ce désintérêt est l’effet d’une cause plus profonde : les électeurs tournent le dos au processus électoral et à la chose parlementaire en général. Un sondage paru dans le Journal de Montréal (du 20 décembre dernier) indiquait qu’un pourcentage élevé de la population était incapable de nommer, pour les élections fédérales du 23 janvier prochain, les quatre grands partis, qui plus est, leur chef, à quelle circonscription ces mêmes électeurs appartenaient et, pire, ils ne connaissaient même pas la date de l’élection !!!! Et dans la majorité des cas, les gens concernées étaient des jeunes.

Or, ironiquement, ce sont souvent des jeunes qui militent et qui n’hésitent pas à manifester publiquement contre des décisions gouvernementales affairistes, pour dénoncer le caractère antidémocratique de l’OMC, pour étaler l’idéologie néolibérale de la mondialisation… Serait-il possible alors qu’une partie importante de la population soit moins indifférente à la gestion de l’État (qu’on veille nous le faire croire) et qu’elle tourne plutôt le dos à la démocratie représentative ?

L’inconvévient des gouvernements représentatifs

Le modèle démocratique libéral repose principalement sur deux principes : le pouvoir légitime réside dans le peuple (principe démocratique) et ce sont des gouvernants élus qui le représentent (gouvernements représentatifs).

L’anomalie de la « démocratie représentative », c’est qu’entre deux élections, les gouvernants majoritaires ont toute la latitude voulue pour manoeuvrer comme bon leur semble et en toute tranquillité d’esprit (à moins que les détournements de fonds ne soient trop énormes comme ceux qu’a suscité le scandale des commandites. Dans ce cas, on change simplement le parti au pouvoir ou ses dirigeants !).

Certes, les gouvernements ont été élus à partir d’un programme et de promesses électorales, mais rien ne les oblige à les suivre ; les partis minoritaires peuvent toujours critiquer le gouvernement en place, mais ils n’ont aucune réelle possibilité de le démettre ; le peuple peut toujours manifester dans la rue, mais cela n’a pas de poids légal, même si, dans les faits, les manifestations sont infiniment plus puissantes que l’acte de voter. (On n’a qu’à se rappeler du gouvernement Charest qui a cédé à la pression populaire dans son projet de construire la centrale thermique du Suroît ; dans ce cas, le peuple s’est informé et a exercé son pouvoir.)

Quant aux gouvernements minoritaires, leur nature les rend plus efficaces « contre les excès » que « pour le progrès », car ils ne survivent que grâce aux compromis et aux marchandages, et, s’ils sont un moindre mal, tout le monde s’entend pour dire qu’ils ne sont pas l’idéal recherché.

Le contrecoup de la « démocratie représentative », c’est que le peuple perd tout droit de ...

(suite)

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