mardi, mars 22, 2005

Techno-blues

Obscur objet du désir, dont j'ignore la teneur... L'art et l'argent seraient-ils Nord et Sud d'un même aimant, à jamais opposés ? Est-ce possible d'être sensible et intelligent ET de fonctionner ?... Des fois je me pose la question.

Le seul beau moment de cette foutue entrevue, ce fut quand la belle petite réceptionniste m'a accueilli, tout sourire. Radieuse. Des yeux aussi bleus que le ciel printannier auquel on a droit ces jours-ci. Et gentille et attentionnée avec ça ! Puis le type est arrivé. Teint cendreux, yeux rouges d'insomnies informatique, cheveux blancs avant son âge, tics nerveux... Je me suis d'un seul coup souvenu toute la joie stressantissime qu'il y avait parfois à bosser en informatique. Pas moyen de placer un mot, d'essayer de lui faire croire que je pourrais peut-être parvenir à comprendre la structure, même si je n'avais encore jamais travaillé avec les logiciels et plate-formes en question.

- Essaye-pas, essaye donc pas, man, essaye pas de m'en faire accrère. Tu connais pas ça, t'es pas bon, t'es t'un trou de cul, mais étant donné qu'y'a personne d'autre dans le coin, ben je suis ben obligé de te passer en entrevue pis de te laisser m'écouter parler !...

- Ben oui, mais...

- Non non non, y'a pas de oui mais, c'est de l'hyper-techonolgie de 2005; pas de la paléonthologie de 2000 ! On veut des certifications, on veut des assurances, on veut pouvoir te poursuivre si ça marche pas, te mettre dans la rue !...

Charmant. C'est stressant des fois, l'informatique. Pauvre gars, je le comprends. Dans le fond, je pense que je suis bien content que ç'ait si mal été et d'être peut-être même complètement déclassé, dépassé, comme il dit. C'est juste que c'était une bonne trail pour chasser les sous. Enfin, qui vivra verra. Je la réemprunterai peut-être à partir d'un autre embranchement.

C'est drôle mais j'aurais juste envie d'aller me saouler au Boud et de recommencer à fumer (ah oui ! je vous ai dit ? Deux sem. déjà sans une clope !). Qui sait ? Avec ben de la bière, je parviendrais peut-être à devenir triste pour de vrai et à m'apitoyer sur mon pauvre sort de chômeur. De toutes façons, c'est le printemps; je commence à en avoir ma claque de griller sur la neige ! J'aurais le goût de voir du monde, de vous voir. En ville les filles doivent être belles, éclore de sourires et de cheveux dans le vent. Pétales pétillant dans les yeux. Wow, ça doit être beau. Ça doit grouiller, fourmiller un peu, non ?

À moins que je descende à Baie-la-Corneille ?... Ouais, sept heures de route quand même.

1 commentaire:

Patrick Dion a dit...

T'en fais pas, ça va passer (l'envie de faire de l'informatique et celle de fumer) !