Ce matin, ce midi plutôt, je me suis ouvert un oeil, puis l'autre... Et j'ai VU la lumière !... Sans blague, tout était limpide, genre prise de conscience aiguë, malgré un - autre ! - léger mal de tête découlant de mon - autre ! - escapade au Café des artistes hier. Cinq petites pintes vite fait puis on rentre sagement chez-soi à 1h00 du mat pour se préparer des pâtes aux tomates séchées. La sagesse qui vient avec l'âge, un rythme santé, pépère presque. Bref, j'ai VU la lumière : faut que j'arrête de bloguer. Je n'écrirai jamais mon foutu roman si je passe tout mon temps devant ce foutu écran connecté au reste du monde. Je me suis dit ça et je me suis aussi dit que ça serait chouette des fois de se remettre en forme, de me remettre à mon art martial, quitte à me partir une école dans le coin et de faire profiter des ti-culs de ma très potable technique. Je me sus aussi dit : oups, j'avais pas invité du monde moi là, aujourd'hui à souper ou à des activités en plein air, dont Cath ? Je me suis aussi dit : si j'ai pas de visite, ben tant pis, je pogne mes raquettes et pis je regrimpe la montagne noire et je prends des respirations jusqu'à ce que le soleil se couche derrière le Mont Tremblant au loin en position du lotus... Je me suis aussi dit : merde, j'ai soupé moi, hier, en rentrant ? Kessé que j'ai bien bouffé ? Puis ça m'est revenu et c'était un peu échevelé comme audace culinaire, tomates séchées et huile d'olive, parmesan et jaunes d'oeufs sur pastas aux épinards. Je me suis aussi dit que bordel que la journée va passer vite quand on se lève à midi ! Puis je me suis dit qu'encore une fois, quelle veillée ! On a jasé comme des Socrates ! je me suis dit que les gens sont sacrément plus réveillés qu'on pense des fois et que c'est une grossière erreur de les prendre pour des cons des incultes ou des ignares tel que les politiciens semblent souvent nous trouver. Je réécoutais toutes les connexions, les discours, le visions de futur que nous élaborions pour la région, la culture du coin, la québécoise, le social, le monde, l'écologie, etc. Je me suis aussi dit que ouf ! Faut encore remettre ça ce soir ! Car il y a un spectacle de blues, un jeune ti-cul guitariste qui serait rien de moins qu'un virtuose et que Lièvre avenant me donne l'entrée gratis au spectacle parce que je l'ai aidé à repeindre le café. Donc ayoye, on remet ça. Je me suis dit aussi que merde, un peu plusse j'oubliais : Bob m'a invité à aller faire du traîneau à chiens demain 13h00 ! Ntishhh ! ntishhhh ! Gek, mush mush ! Yaa !! J'ai hâte d'essayer ça. Pis je me suis dit que si jamais ça disait à mon frérot, on irait peut-être faire du ski de fond pour suer à fond, justement et éliminer les bibittes dont je me gave le soir. Je suis un bi-vies. Puis je me suis redit que le blogue ne me mènerait jamais nulle part, que j'aurais beau bloguer toutes les touches de tous les claviers de tous les pcs du monde, ça ne m'octroiera jamais aucune consistance, crédibilité littéraire. Qu'il fallait vraiment mettre fin à cette perte de temps et d'énergies et replonger dans l'écran blanc d'un texte plus sérieux, plus ambitieux. Que seule la réalisation d'un projet plus sérieux apportera une crédibilité plus sérieuse avec les possibilités qui en découlent. Puis je me suis dit qu'il devait être à peu près temps de se lever...
On a fait du ski de fond. La petite dernière ronflait sur le dos de mon frérot alors que défilaient les paysages, les zones d'ombres et de soleil, que je suais mon houblon et ma nicotine al;ors que lui glissait sur sa bonne santé, sa meilleure forme que la mienne. C'était cool. Fait du bien.
C'est sérieux pour mes réflexions au sujet du blogue. J'adore ça, cette manie quotidienne, ce rituel électronique au même titre que la lecture des nouvelles ou des horoscopes... Mais ça bouffe un temps fou !!! Vous lire en plus. Vous écrire. Lire vos commentaires. Vous répondre. Les correspondances e-mail de surcroît. Allez voir combien de personnes visitent, à quelle heure, d'où elles arrivent, combien de pages cliquées... Je me suis vraiment dit : qu'est-ce tu fais, là, qu'est-ce t'attend, Coyote ? T'es capable d'écrire une roman. Tu sais c'est quoi !? Tu l'as déjà fait !? Deux fois, même ! T'as tout ce qui faut : une petite tanière au fond d'un bois, la sainte paix, le silence, l'isolement... Toute ! Pis tu l'écris pas, ce foutu roman des mes deux ! Tu blogues, tu tapones sur l'ordinateur, tu fais la vaisselle, tu répares ton auto, tu t'occupes de la tanière, tu fais du ménage, tu te cherches de la job, des contrats, un peu, des fois plusse, tu bâtis des pages web, tu reblogues, tu rends service à ton ex-employé qui a plus de permis de conduire en lui donnant des lifts un peu partout dans la région, tu te refais des pâtes ou du boudin à la sauce moutarde forte, tu te branles, t'écoutes tout le monde en parle, tu vas prendre une marche, des fois en raquettes, tu t'en décapsules une en rentrant, tu retournes mettre des bûches dans le combustion lente, tu.... Tu... Tu faits TOUTE. SAUF ce que tu t'étais proposé d'être et de faire. Le pourquoi même du projet de la tanière. Écrire, être écrivain. Pour de vrai.
Va falloir que je me retrousse les manches bientôt. Ou que j'arrête de faire chier ma conscience pour de bon avec un rêve, une ambition, un défi que je refuse finalement de relever. Un chemin que je refuse de prendre au bout du compte.
Donc pas impossible mes petits drouggies que je m'enferme dans une forme plus ou moins prononcée de silence pour vous revenir au bout de quelques mois... quelques temps avec une belle brique bien dégouliante de sentiments convenus, de poésie flatulée, d'idées préconcues, de clichés volés et, je l'espère bien, d'un peu d'humour.
De toutes façons, je vous tiens au courrant. Et surtout que, connaissant très bien la vie, au moment où je vais me décider à embarquer pour de vrai, à écrire avec discipline et rigueur, vous gagez avec moi qu'on appelle pour m'offrir une job qu'on ne peut refuser, un super-contrat, un méga-défi hyper-payant ? Vous gagez ?...
samedi, mars 05, 2005
Sam le dit !
Publié par Coyote inquiet à 5:51 p.m.
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6 commentaires:
santé canada devrait taxer les usagers de blogger et prendre la moitié de son logo pour écrire: blogguer peut entraîner la dépendance
avec des photos glauques de bloggueurs au teint vert devant l'écran à 4 heures du mat la prise internet en intraveineuse
:)
deux romans portent votre griffe, coyote? mais, suis-je la seule à ne pas savoir qui vous êtes? dites-moi!
1- J'te ferai remarquer que t'as déjà un roman avec les ptits bouts de ton escapade en Europe dont tu nous nourris à l'occasion.
2- C'est vrai que ça bouffe du temps le blog. Je suis constamment en remise en question moi-même. Mais rien ne t'empêche de nous donner 2 ou 3 lignes aux 3 jours, question de garder contact.
3- Si jamais tu fous le camp et t'enterres pour quelques mois, tu fais signe à ton prochain voyage dans l'coin.
4- Bonne journée :-P
Marie : Haha ! Vrai. Deux d'écrits, seulement un de publié. Et on se connaît.
Dipat : ouais, mais j'imagine qu'il faudrait que je travaille dessus sérieusement... et que je ponde le reste de l'histoire !
Et oui, en fait, ce que je souhaite faire, c'est inverser les proportions d'écriture : moins de blogue, plus de roman.
Et je ne partirai pas à Tombouctou; je vais rester aux mêmes endroits, ici, Montréal...
Donc à plusse.
PS. Je pars faire du traîneau à chiens... Hâte d'essayer ça ! ;o))
on se connaît???
bon dieu! mais je ne savais pas!
et tu me laisses trouver toute seule, petit coquin ;)
Moi je ne suis pas inquiète, mais en lisant tes réflexions sur l'écriture, je devrais peut-être...
On devrait faire une cure de désintoxication style «Blogueurs Anonymes», et publier nos progrès dans un blogue...
Où en êtes-vous rendu depuis ce 5 mars 2005 M.Inquiet? Pour écrire il faut être vivant en relation saine avec son environnement. Ce n'est pas le blog, ni les soirées au Boudder.com, ni la maitrise, ni le trajet québec/Montréal, ni les commentaires multiples d'amis(es) qui bloquent la route à votre roman. c'est la retenue du plongeur au bout de la planche...Sautez sans un sous, sans la mme du calq et plongez dans ce qui vous tient à coeur. Clouez-nous le bec une fois pour toute avec cette verve qui est votre signature votre garantie que vous allez tenir la route.
Je vous offre un vieux texte
Tenue de route
Enjoliveur de phare
Pour suivre
Angoisser
Rouler sa bosse
Halte routinière
Tempérer
Patienter
L’heure des départs
Fixation visuelle
Obsessive
Agitation
Pointer le bout du nez
Dépassement à droite
Défier
Ironiser
Contourner la gauche
Ligne de conduite
Organisée
Limitée
L’arrivée hypnotise
Construction en court
Arrêt
Attente
Tracée de vie
Autorisation d’avancer
Redémarrer
Partez !!!!
Rétroviseur devant
Panne d’essence
Rage
Frustration
Courbe dangereuse
Moment d’inattention
Paysage
Lumière
Silence plein
Changement d’itinéraire
Déboussoler
Recentrer
Certitude d’être en chemin
Innée
27 avril au matin 2005
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