vendredi, mars 11, 2005

bon, ça va faire, là ! On va faire un homme de soi !

(Ante Scriptum : gracias Dipatouille para la réponsa. Chili SIN carne.)

Aujourd'hui je me suis dit : ça y est, c'est maintenant, c'est le moment. Comme probablement le gros coup de foudre de ta vie, quand tu rencontres celle que tu vas marier (en supposant que ça se passe ainsi !). C'est aujourd'hui qu'on commence. C'est le début d'un temps nouveau !... On se remet à écrire. On se retrousse les manches. On fixe la page blanche, on arrête de se sustenter jusqu'à ce que madame la muse daigne venir nous jouer dans les cheveux et nous souffler sa chaude haleine dans l'oreille. Une sorte de Norah Jones invisible dont l'amoureuse étreinte t'éclipse du monde.

Puis je me suis dit : on va préparer le terrain. On va lui faire un coin, lui bâtir sa maison, une pièce à elle pour ses imprévisibles visites. Vu que j'ai pas trop de visite, justement, ben j'ai opté pour la salle à dîner. Je vous ai foutu un bordel là-dedans !

Premièrement, un mur de sapin de Douglas... Nenni. On va tout patcher ça de feuilles blanches pour se dessiner un ostie de beau plan de roman. Le genre avec plein de lignes courbes et compliquées, de recoupements, de bulles, de temps forts et de silences hivernaux, de tensions et de chutes. J'ai utilisé un rouleau de scotch au complet. Puis plein d'autres canevas, plus petits, pour les personnages, les descriptions, les intuitions... Je me suis dit qu'en tant que visuel, ça m'aiderait peut-être à le voir davantage. Puis aussi que si jamais je ne fais pas le roman, une maison d'édition pourrait peut-être s'intéresser au plan lui-même; qui sait, le publier ? Puis j'ai sorti tous mes livres qui concernent la littérature, l'écriture. Dictionnaires, grammaires, précis, anthologies, difficultés, antonymes et synonymes, annuaire de téléphone, plumes, stylos feutre, crayons de plomb, piles et piles de papier imprimante, cigarettes, cendriers, allumettes, sucre et lait, sous-plat pour la cafetière, encre... Conclusion, j'ai pas un ligne supplémentaire mais j'ai foutu un sacré bordel dans ma tanière ! Et j'ai maintenant un mur blanc.

Si je voulais du blanc, je n'avais qu'à m'asseoir de l'autre côté de la table avec en face la falaise neigeuse par-delà les fenêtres. C'eût été plus simple. Anyway, c'est mon côté latin, Français je suppose : pourquoi faire simple quand on peut tellement se la compliquer ?

Ah oui, en plusse, je prenais tout juste mes résolutions à bras le corps que le téléphone a sonné. Entrevue pour une job lundi. Dieu ne veut pas que j'écrive, c'est tout simple. C'est correct. Il gagne. Il est plus gros il est plus fort. Bof ! en autant que je sois heureux.

Quoique. En bon Beauceron, je pense bien que vais persister à essayer. Par principe. Par masochisme. Par orgueil.

Coyote têtu.

2 commentaires:

Patrick Dion a dit...

Blogger a chié toute la journée...

coyote des neiges a dit...

La muse n'est pas venue parce que tu as oublié la tasse de café. Il te faut une tasse de café pour composer. Idéalement deux ou trois, vides mais sales, et empliées les unes sur les autres.